Le Maloya dans tous ses états

Sa genèse

Comment parler de La Réunion sans évoquer le Maloya ? Cet art mêlant à la fois le domaine de la musique, du chant et de la danse représente l’âme de la culture réunionnaise. Son origine remonte au temps de l’esclavage sur l’île pour exprimer la révolte et la douleur dans les plantations sucrières, mais il n’a atteint l’espace public qu’à partir des années 1970. Il se distingue dès le départ par son aspect métissé.

Créé par les esclaves d’origine malgache et africaine, ce genre musical s’est ensuite étendu à toute la population de l’île. Il est associé au culte des ancêtres dans un cadre rituel avant de devenir un chant de complaintes et de revendication pour les esclaves.

Un nouveau souffle

Au fil des années, le Maloya a pris des formes variées en conservant son aspect métissé. Il est aujourd’hui fusionné avec le rock, le reggae ou le jazz, et est devenu une source d’inspiration pour la poésie et le slam. Les instruments traditionnels comme le oulèr, le bob, le kayanm ou le pikèr restent à la base, mais d’autres types de percussion tels le djembé, les congas, le triangle, le sati apportent un nouveau souffle à ce genre musical. À La Réunion, toutes les manifestations culturelles, politiques et sociales sur l’île sont inséparables du Maloya. Depuis 2009, il rejoint le Patrimoine Culturel Immatériel de l’humanité certifiée par l’UNESCO. Un bel hommage les Réunionnais !

Un art vivant

Plus de 300 groupes pratiquent actuellement le Maloya, dont certains artistes sont connus à l’échelle internationale comme Alain Péters, Davy Sicard et René Lacaille. Le Ziskakan et le chanteur Ti’Fock sont connus pour avoir popularisé dans les années 1980 l’expression "maloya électrique". Parmi les pionniers de ce genre musical figure Firmin Viry qui a enregistré en 1976 le tout premier 33-tours de maloya traditionnel. Pour conserver la vitalité de cet art, un enseignement musical spécialisé a été mis en place au Conservatoire de La Réunion.

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