Questions pour CONGYU WANG

 

1 ➤ Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans la musique et de ce qui vous a motivé à devenir un pianiste professionnel depuis un si jeune âge ?

J'ai commencé le piano à l’âge de 3 ans, ma sœur aînée (2 ans plus âgée) jouait déjà du piano et du violon. Puis, j'ai quitté la maison très jeune à l'âge de 16 ans pour apprendre le piano à Paris. Mes débuts furent très modestes. J’ai récemment écrit un livre sur mon expérience lorsque j’ai quitté la maison pour aller à Paris. De cette expérience, j’ai appris à survivre loin de chez moi, à être indépendant et essayer de vivre du piano. La musique a toujours été au cœur de ma vie, je crois vraiment qu'il faut rester fidèle à ma musique et apporter cette joie à quel que soit le public auquel je joue.

2 ➤ Quels aspects de votre formation à l’École Normale de Musique de Paris Alfred Cortot et à la Schola Cantorum ont le plus influencé votre développement en tant que pianiste ?

Mon tout premier professeur de piano en France fut Jean Marc Luisada. Il est devenu un grand modèle pour moi lorsque j’étais adolescent. Je l'ai suivi lors de ses tournées en France, en tant que tourneur de pages. J'ai pu observer ses rituels de concert, comment il se préparait pour chaque concert. Cela a été une énorme révélation pour moi. Pendant 4 ans, je me suis également formé auprès de Gabriel tacchino à la Schola cantorum, il était le seul élève connu de Francis Poulenc. Plus tard, j'ai été l'élève d'Odile Delangle, épouse du célèbre saxophoniste français Claude Delangle. Durant mon séjour en France, j'ai pu apprendre avec certains des meilleurs pianistes de notre époque - Aquiles delle vigne, Eric Heidsieck, France Clidat, Sergio Perticaroli, Jean Paul Sevilla, François Weigel, Igor Lasko, Caroline Sageman, à travers des masterclasses.


3 ➤ Vous avez remporté plusieurs grands prix dans des concours internationaux de piano. Pourrez-vous partager une expérience mémorable de votre parcours de compétition musicale ?

Je me souviens je jour où j’ai remporté le premier prix d'un concours de piano à Mérignac, il était 21 heures et j'avais un train pour rentrer à Paris à 23 heures. Cette nuit-là, les transport en communs étaient en grève et les bus et les tramways étaient hors service. L'un des candidats éliminés aux tours précédents m'a proposé de me conduire à la gare. Ce fut pour moi l’expérience la plus humble. Respect à lui ! Cela ne confirme qu'une chose, gagner ou non un concours, le lendemain on se réveille en tant qu'êtres humains, et il faut encore recommencer à pratiquer le piano !

4 En 2013, vous avez été nommé « Jeune artiste Steinway ». Comment cette reconnaissance a-t-elle impacté votre carrière et vos perspectives en tant que pianiste ?

Être nominé Young Steinway Artist en 2013 et, plus important encore, devenir Steinway Artist l'année dernière ! Ce sont des moments de ma carrière qui m’ont ouvert de nombreuses portes. J'ai été invité à certains des plus grands festivals et plus récemment sur une compagnie de croisière de luxe de classe mondiale - Seabourn. Le titre porte une lourde responsabilité pour maintenir la marque et continuer à offrir les meilleures performances au niveau international. Tous les héros de mon enfance étaient des artistes Steinway ! Horowitz, Rubinstein, Archerich, Rachmaninov, Gould etc.


5 ➤ Vous avez eu l’occasion de jouer dans de nombreuses villes en Europe et en Asie. Y a-t-il un concert ou une performance qui vous a particulièrement marqué ou une destination musicale que vous aimeriez explorer davantage à l’avenir ?

J'ai joué dans plus de 800 récitals de piano. Rien que cette année, je suis allé dans 46 villes. Chaque endroit a sa culture et pratiques qui sont toutes intéressantes. Par exemple, dans les pays Nordiques, le public est plutôt austère/ froid alors que dans lespays su sud de l’Europe, le publique est très chaleureux et n’hésite pas à applaudir gaiement. Je pense qu’il y a encore quelques pays que j'aimerais découvrir, le Japon en fait partie.


6 ➤ En tant que directeur artistique du Piano Island Festival et du Piano Concerto Festival, comment abordez-vous le rôle de mentor et d’enseignant pour les jeunes pianistes ? Quels conseils ou enseignements importants souhaitez-vous transmettre à la nouvelle génération de musiciens ?

Je pense que nous vivons des temps très difficiles. Maladies, guerres, catastrophes naturelles. J'espère que la musique peut aider à apaiser ce monde . La prochaine génération devra acquérir ces connaissances, pour perpétuer cette tradition du piano. Les gens pensent que jouer du piano est drôle. Ils ne réalisent pas les sacrifices que cela demande, il faut être discipliné, passionné, déterminé pour pouvoir devenir un pianiste à succès. Quoi qu'il en soit. Les jeunes pianistes ont le talent, les compétences et aussi la créativité. Mais ce que nous devons transmettre à la prochaine génération, ce sont les valeurs d’être de vrais musiciens, des expériences que ce n’est qu’avec le temps que nous pourrons exprimer à travers la musique. Car après tout, la musique est un message, une émotion, une expression.

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Dimanche 3 décembre à 17h00

La Cité des Arts - Le Fanal

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